heart101 (e-motions & movies)

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Vertigo - Hallucination Douce

 

 

Vertigo, Hitchcock, 1958, vous avez deux heures. Deux heures pour dire cette hallucination douce qui fait de ce film votre film de coeur, à ce jour, et sans doute pour toute éternité. Un film à part, à côté, par-delà et au-delà de votre podium singulier qui vous fait placer sur la première marche, champion toutes catégories confondues du 7° Art, le ci-devant "Avatar" de James Cameron (Mais vivrons-nous suffisamment longtemps pour découvrir Avatar 2 et 3 et 4 et 5....???? Mystère...), talonné de très près il faut le dire par "Max Max Fury Road" (En 1 bis donc. Amen, Amen. Alleluiah...), avec ensuite sur la deuxième marche "Le Retour du Roi" de Peter Jackson, et en trois "Kill Bill" de Tarantino.

 

Bref, "Vertigo" est LE film qui s'est élevé au fil des ans au pinacle de ce que l'on peut sans doute rêver de mieux, dès lors que l'on s'attache au spectacle des émotions et des énergies en mouvements (e-motions). Et "Vertigo", c'est aussi l'histoire d'une image et de couleurs qui n'ont cessé de rajeunir et de se voir magnifiées au fil des ans et des décennies. Nous nous rappelons, du moins pour certains d'entre nous, la version (pas si mal quand même) imprimée et captée sur les cassettes VHS.

 

Puis vint, ô miracle, ô joie pétrifiante quand même le dvd. Moderne le dvd, un film renouvelé et encore plus clair et coloré. Comme un rêve déjà, et le début d'une découverte et d'un amour naissant pour ce film. Mais il n'est pas de limites qui tiennent, en ces temps bénis de l'âge d'or du cinéma que nous vivons depuis quelques temps, car il advint le blu-ray, et ici tout particulièrement une version entièrement restaurée de Vertigo, tout à fait correcte en dvd, mais inouïe et explosant tous les critères de qualité en blu-ray.

 

Vertigo en blu-ray, c'était (et c'est toujours) tellement beau qu'il fallait se retenir pour ne pas pleurer (j'exagère ???) devant l'explosion surréelle des couleurs, la profondeur de champ, avec un effet quasiment 3D sur grand écran, les contrastes, le déploiement des détails.... Est-ce un rêve ? Enfin, et pour achever là ce voyage bienheureux au pays des couleurs enchantées, et comme cerise sur le gâteau, on atteignait des sommets encore plus renversants grâce à Amazon Prime Video qui proposait le film, du moins dans les premiers mois de sa venue en France, dans une palette de couleurs encore plus intenses et éclatantes, Amazon faisant un excellent travail sur l'entièreté de ses métrages d'ailleurs (question de goûts et de choix pour la lumière et en somme les tonalités diverses pixellisées).

 

 

 

Vertiges donc pour un film qui atteint l'universel, qui nous parle d'amour, de désirs, de rêves accomplis, mais qui raconte aussi la percussion des êtres contre les murs du non-dit, du mensonge, de l'ignorance et de la peur. Vertiges du héros tournant autour d'une idée, d'une image, d'une émotion, ne sachant pas toujours (le héros, l'héroïne, le spectateur, le héros/spectateur/héroïne ?) ce qu'est le réel et où commence le rêve.

 

Vertiges de la solitude transmuée dans le couple qui commence alors à créer un monde nouveau. Vertiges aussi d'un idéal embrassé qui s'incarne et se met à chanter de manière évidemment pulsatile, dans ce qui fut le quotidien des anciennes et par moments mornes habitudes. Vertiges quand se fait jour le pays que l'on croyait imaginaire et inatteignable, quand s'efface l'ancien monde et que s'annoncent une autre sphère, un autre univers, autrement plus vibrant et comme en constante élévation et expansion.

 

Alors oui et définitivement, ce film racine classé en 2012 au rang de champion toutes catégories par un panel de journalistes, et supplantant "Citizen Kane", oui ce film porte haut et fort son étendard vert et rouge qui fait de lui une sorte d'archétype fondateur. Et oui, le pont de San Francisco, le ci-devant "Golden Gate" filmé par Hitchcock dans "Vertigo", est le pont que je vois toujours, partout et encore quand je découvre qu'il est littéralement explosé et atomisé dans "Terminator 5", et dans "Godzilla" aussi il me semble (atomisé et détruit). C'est encore lui que je vois dans "La Planète des Singes 1 & 2", et c'est encore et toujours ce pont là que j'aperçois au loin dans "Devine qui vient dîner" (Stanley Kramer).

 

Et oui encore il est bel et bon de reconnaître et d'entendre le "Tristan und Isolde" de Wagner dans la version de Bernard Herrmann, quand tourne le couple et que s'incarne le rêve dans cet étrange brouillard vert d'une chambre d'hôtel se mettant soudainement à tourner tel un manège magnifique qui sonne et chante, lanterne magique toute illuminante, vaisseau aux miroirs renversants et tout éclairants.

 

Et oui toujours, qu'il est bel et bon de découvrir l'expertise, la maîtrise et l'intelligence de Hitchcock ne cessant de jouer avec ces images changeantes et en à-plats vertigineux, agrandissant toujours les perspectives et les résonances, quand il s'agit d'embraser le couple en parfaite harmonie avec la déflagration synchronisée de quelques déferlantes vagues océaniques, et sous le regard et la protection d'un pin maritime en mode bonzai, sculpté âprement et diligemment par la très ample respiration de quelques vents venus d'un au-delà que l'on ne soupçonnait pas.

 

On pourrait s'entretenir ainsi pendant quelques pans d'éternité de ce film, du vert de la Jaguar et de la chambre d'hôtel, du rouge littéralement irradiant, pulsatile et flamboyant qui fait advenir et surgir la femme aimée au détour d'une salle de restaurant, mais cela risquerait de nous entraîner loin, très loin....., jusqu'au Vertige.

 

 

 

Le lien magique qui vous mènera sur l'autre blog "heart1001", pour une photo supplémentaire et un lien vers un site (en anglais) qui traite surtout des films de Hitchcock. Enjoy !!!



12/06/2017
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