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Queen of the South (Alice Braga - 2016)

 

 

Alice Braga est l’actrice principale, et elle est omniprésente, dans quasiment chaque plan, pour la simple et bonne raison que nous suivons son histoire et la course effrénée de sa vie. Et comme elle est une excellente actrice, et très bien dirigée, cela est bien. Pour avoir vu à ce jour les sept premiers épisodes de la Saison 1, il apparaît que nous avons là une histoire extrêmement bien écrite, avec un tempo soutenu, de l’action bien menée et quasiment constante, sans effusions de sang en mode gore, ni de mises en scènes outrancièrement violentes et traumatisantes. Et c’est en soi une prouesse qu’il faut célébrer, tant les conditions de vie (de vie?) de ces êtres humains, esclaves pour beaucoup d’entre eux, et assassins pour beaucoup d’entre autres, nous donnent à voir ce que Dante aurait pu aisément appeler l’Enfer.

 

Tous les acteurs jouent leur partition de façon inspirée et convaincante. La photo est de bonne facture, le scénario est de qualité, et on ne s’ennuie jamais. Loin par exemple de l’insoutenable violence, âpreté et générale détestation du genre humain comme a pu le faire Ridley Scott dans « Cartel », ou encore à mille lieux de « Savages » d’Oliver Stone qui donnait l’invraisemblable spectacle de meurtres et autres tortures venus du dernier cercle des Enfers et le tout enveloppé et emballé dans une esthétique chatoyante, multicolore et bronzée (en ces matières, n’est pas Quentin Tarantino qui veut, certes….), « Queen of South » démontre au passage combien il est difficile de dire l’insoutenable facette d’une humanité déviante, égarée et comme en chute dramatiquement libre, tout en évitant de sombrer dans le voyeurisme le plus cru et pervers.

 

Car meurtres il y a, mensonges également, luttes intestines pour le pouvoir, appât du gain, asservissement de l’humain, destruction des corps et des âmes, tout cela est le corps et le coeur de cette série que l’on suit toujours avec intérêt, d’épisodes en épisodes, en parfait alignement avec le regard ouvert, triste souvent, écarquillé aussi, et presque en état de sidération de notre héroïne qui se trouve comme catapultée et immergée au creux d’un monde de ténèbres où l’on ne croiserait sur son chemin que des êtres inquiets et tourmentés, torturés et torturants, arpentant sans relâche et comme en courant des labyrinthes dégoulinant de sang, dans un état de suffocation qui confine au vertige, au choc et à la stupeur.

 

Une vraiment bonne série, disponible sur Netflix.

 



24/06/2017
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