heart101 (e-motions & movies)

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Mirror City Timelapse (Michael Shainblum - 2013)

 

 

4'30" de pure inspiration et créativité peuvent suffire parfois pour s'élever en d'authentiques points origines, nourrissant, fécondant et irradiant de leurs toutes nouvelles singularités le chant/champ d'expérimentation de nombres d'autres artistes en devenir. Mirror City (Timelapse) fut pour moi, et beaucoup d'autres, un véritable choc visuel et sonore. C'étaient les débuts, il n'y a qu'une petite poignée d'années seulement, des photos numériques pour tous, des vidéos par tous, de l'accès pour le commun des mortels à la technologie réservée jusqu'alors aux seuls professionnels. Car nous sommes entrés dans une sorte d'âge d'or de l'image, avec effervescence multicolore de pixels en ébullition.

 

Avec la photo numérique et les capacités de mémoire en croissance exponentielle, il devient possible à tout citoyen, certes suffisamment éclairé, de créer de petits ou grands films en accolant et combinant, pas à pas, images après images, pour raconter une histoire, dire une émotion en jouant avec quelques milliards de milliards de pixels sur un écran d'ordinateur pour diffusion mondiale. C'est au départ une sorte d'artisanat qui ouvre en grand le champ/chant des possibles. Et c'est l'ère venue des "Timelapse", sur vimeo et youtube, sorte de version contemporaine du vidéo-clip où sont célébrés la ronde des étoiles et la danse de la voie lactée dans les grandes plaines de l'ouest américain, l'ondulation de la lumière au creux des déserts rouges, la pulsation des villes du monde dans la pluie changeante des rayons du soleil et de la lune, le scintillement électrique des néons de toutes couleurs, verts, rouges, blancs, bleus et ors qui habillent palaces, gratte-ciels et véhicules roulants, rampants et volants en mode grouillement et affairement accéléré.

 

Il y a cette réjouissance et cet émerveillement initial devant le spectacle dansant de la lumière en majesté. Et puis dans ce voyage et cette exploration, il arrive que l'on atteigne une sorte de quintessence, comme une idée platonicienne. Et ce modèle premier, cette abstraction mathématique qui nous donne accès à un spectacle quasiment matriciel, où se combinent indéfiniment des figures élémentaires, des 0 et des 1, des fréquences de toutes couleurs, et un jour sans doute des saveurs infinies, cet archétype et symbole même du "Timelapse" en ce qu'il a de plus fondateur peut être trouvé et célébré avec "Mirror City".

 

Jeux de miroirs, dynamiques évolutives, entremêlements de figures qui se répondent et se déploient en kaléidoscopes à la fois implacables, inéluctables et déterminants de couleurs, mais sans limites aucune aussi. Le potentiel de l'image est gigantesque, la croissance est organique, il y a des images à l'intérieur d'images à l'intérieur d'images qui nous disent non seulement qu'une rose est une rose est une rose est une note, mais aussi ici qu'une ville est une ville est un vitrail buissonnant et vibrant d'infinies artères, cellules et organes. La ville organique, la ville monde, la ville vivante et respirante. La ville univers et la ville ondulante créature qui se découvre lignes de force et champ de couleurs en expansion. La ville jeux de lumières aux structures fractales qui permettent de décrire le tout de la Création, du moins cette partie d'univers dans laquelle nous nous trouvons.

 

"Mirror City", oeuvre à l'évidence fondatrice (on soulignera aussi et tout particulièrement l'excellence de la musique choisie et du montage, pour un rendu tout à fait puissant et percutant...), a depuis inspiré nombre de créateurs de timelapse sur la toile, et il me plaît de croire que Christopher Nolan avec "Inception", ou encore tout récemment Scott Derrickson avec "Doctor Strange", partagent bien sûr le même champ créateur d'où se déploient les signes, les symboles et les archétypes. Il y a comme un océan tout englobant et gigantesque peuplé de toutes sortes d'objets, modèles, images et idées qui voyagent et nagent entre deux eaux. Ces idées, images, objets, émotions et symboles appartiennent à un autre temps et espace, et ils font ici et là surface à l'horizon des consciences créatrices.

 

En guise de conclusion, on trouvera ci-dessous, non seulement "Mirror City", mais trois autres (parmi beaucoup, beaucoup d'autres....) timelapse que j'aime particulièrement.

 

Post-Scriptum : Il faut regarder absolument le travail de Beno Saradzic (dernière vidéo), "Beyond - Memoirs in a Time Lapse" +++, oeuvre qui pourrait en elle-même faire l'objet d'un article dédié. Autre choc personnel en ce qui me concerne. Vidéo qui a été récompensée, ici et là, par quelques prix. Faisant la promotion de Dubai, elle a donc bénéficié d'un financement j'imagine relativement conséquent en pétrodollars (la musique aussi, excellente, a été spécialement composée pour accompagner ce film magnifique = la lune, les amis, la lune.... et bien d'autres choses.).

 

Enjoy !!!

 

Michael (Mirror City Timelapse) Shainblum a une chaîne Youtube et aussi un site dédié (shainblumphoto.com) que voici. Enjoy !!!



10/06/2017
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