heart101 (e-motions & movies)

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S1mone - Simulation One (S1) - Andrew Niccol (2002)

 

 

En 2002 donc, Andrew Niccol (Bienvenue à Gattaca, Lord of War, Time Out, Les Âmes Vagabondes, Good Kill, The Truman Show en tant que sénariste et producteur, et enfin Anon en 2017, film en cours de production) délivrait S1mone, une comédie et satire qui explore le possible futur proche du cinéma et du monde dans lequel nous semblons pour partie évoluer. Avec Al Pacino et Rachel Roberts dans le rôle de S1mone, seul rôle au cinéma pour cette actice semble-t-il. Rachel Roberts et Andrew Niccol se marièrent d'ailleurs, et bien que je ne sache pas s'ils eurent et ont beaucoup d'enfants, on comprend aisément et on imagine sans peine aussi l'origine de ce film, et pourquoi le métrage semble par moments un peu long (bien qu'il n'y ait aucun plans véritablement inutiles), le réalisateur ne se lassant pas de regarder son amour en mode plein écran.

 

Le film est drôle tout du long, et la musique l'enveloppe avec bonheur et sans hésitations. La photo et l'intensité des couleurs, le jeu qu'affectionne Andrew Niccol avec les filtres jaunes, et verts, et bleus, firent de ce film un choc esthétique rare à l'époque où l'écran de télévision était relativement petit et permettait au simple dvd (il n'existe toujours pas d'édition blu-ray pour ce film.... huh... douleur...) de proposer une image intense et hautement colorée. Sur grand écran, et même en 4K, le dvd a tout de même perdu un peu de sa splendeur, et c'est dommage. Et comme tout auteur et créateur singulier, on retrouve avec plaisir là aussi, comme dans la plupart de ses autres films, cet amour pour les voitures noires et de collection (une exception cependant, dans "Les Âmes Vagabondes", plutôt bon film de science-fiction, les voitures sont magnifiques, contemporaines et argentées...., il fallait le dire).

 

Le propos consiste ici à explorer la réalité de plus en plus évidente, réelle et sérieuse, de l'acteur virtuel au cinéma. C'était en 2002, et en effet les années qui suivirent n'ont fait que confirmer ce phénomène qui ne cesse de s'amplifier. En témoignent par exemple évidemment "Avatar" (2009), premier seuil majeur, sans oublier évidemment "Gollum" dans le Seigneur des Anneaux, Yoda dans Star Wars. Avec le déferlement de plus en plus concret des acteurs virtuels dans nombre de métrages où l'on fait littéralement ressusciter les morts, rajeunir les vieux (Tron 2, les derniers Star Wars et tant d'autres), la technologie permet presque maintenant de rendre réels à l'écran les acteurs virtuels et pixellisés. Le propos de "S1mone" est en passe de devenir un lieu commun, une évidence et un fait établi. On évoque même, ici et là, le cas Tom Cruise, sorte de personnage en phase avancée de pixellisation et qui répète en boucle, de fort belle manière d'ailleurs, certains schémas de comportements, de films en films, et sans vieillir jamais. Au point que "le Tom Cruise" pourrait devenir une marque et le nom d'un avatar, bankable, et recyclable à l'infini.

 

Film drôle, magnifique et inspiré, avec un Al Pacino flamboyant jouant le rôle d'un réalisateur d'art et d'essai, que personne ne regarde ni n'écoute vraiment (il faut dire qu'il s'appelle Viktor Taransky, sorte de clone du bien aimé mais ô combien difficile à suivre quand même Andrei Tarkovsky (Solaris, Le Miroir, Stalker, Nostalghia, Le Sacrifice...)). Et Simone/S1mone, actrice virtuelle, programme informatique dénommé "Simulation One", sauvera notre réalisateur esseulé et sans soutien financier, lui permettant, après moultes péripéties, de regagner non seulement la confiance des studios hollywoodiens mais bien plus encore de refaire sa vie.

 

Un de mes films préférés, avec "L'Agence" de George Nolfi ("The Adjustment Bureau", avec Matt Damon, excellent, et Emily Blunt, non moins brillante), mais c'est une autre histoire.

 

 

 

Le même article sur heart1001, mais avec le plus souvent plus de photos (plus d'espace disponible), et un autre environnement (plus de 25 liens vers d'utiles, magnifiques et inspirants blogs dédiés à la chose cinématographique). Enjoy !!!...


25/06/2017
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Queen of the South (Alice Braga - 2016)

 

 

Alice Braga est l’actrice principale, et elle est omniprésente, dans quasiment chaque plan, pour la simple et bonne raison que nous suivons son histoire et la course effrénée de sa vie. Et comme elle est une excellente actrice, et très bien dirigée, cela est bien. Pour avoir vu à ce jour les sept premiers épisodes de la Saison 1, il apparaît que nous avons là une histoire extrêmement bien écrite, avec un tempo soutenu, de l’action bien menée et quasiment constante, sans effusions de sang en mode gore, ni de mises en scènes outrancièrement violentes et traumatisantes. Et c’est en soi une prouesse qu’il faut célébrer, tant les conditions de vie (de vie?) de ces êtres humains, esclaves pour beaucoup d’entre eux, et assassins pour beaucoup d’entre autres, nous donnent à voir ce que Dante aurait pu aisément appeler l’Enfer.

 

Tous les acteurs jouent leur partition de façon inspirée et convaincante. La photo est de bonne facture, le scénario est de qualité, et on ne s’ennuie jamais. Loin par exemple de l’insoutenable violence, âpreté et générale détestation du genre humain comme a pu le faire Ridley Scott dans « Cartel », ou encore à mille lieux de « Savages » d’Oliver Stone qui donnait l’invraisemblable spectacle de meurtres et autres tortures venus du dernier cercle des Enfers et le tout enveloppé et emballé dans une esthétique chatoyante, multicolore et bronzée (en ces matières, n’est pas Quentin Tarantino qui veut, certes….), « Queen of South » démontre au passage combien il est difficile de dire l’insoutenable facette d’une humanité déviante, égarée et comme en chute dramatiquement libre, tout en évitant de sombrer dans le voyeurisme le plus cru et pervers.

 

Car meurtres il y a, mensonges également, luttes intestines pour le pouvoir, appât du gain, asservissement de l’humain, destruction des corps et des âmes, tout cela est le corps et le coeur de cette série que l’on suit toujours avec intérêt, d’épisodes en épisodes, en parfait alignement avec le regard ouvert, triste souvent, écarquillé aussi, et presque en état de sidération de notre héroïne qui se trouve comme catapultée et immergée au creux d’un monde de ténèbres où l’on ne croiserait sur son chemin que des êtres inquiets et tourmentés, torturés et torturants, arpentant sans relâche et comme en courant des labyrinthes dégoulinant de sang, dans un état de suffocation qui confine au vertige, au choc et à la stupeur.

 

Une vraiment bonne série, disponible sur Netflix.

 


24/06/2017
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Pompéi - There Will Be Some Heat In The Field

 

 

Ça va chauffer, et de fait, nous attendons tous celui qui va se révéler être le véritable personnage principal de ce film de Paul W.S. Anderson (2014), le Vésuve. Alors oui, merci et toujours à Ridley Scott pour avoir redonné vie au péplum en l'an de grâce 2000 après Jésus-Christ, via le fameux "Gladiator", premier et nous l'espérons tous sur cette planète, seul et unique du nom (il se chuchote dans quelques coursives d'un vaisseau interstellaire dégoulinant de bave alien que Ridley Scott aurait rêvé d'un Gladiator 2, mais puissent les dieux nous être cléments et nous épargner ce destin possiblement funeste...). Alors oui, il y a de l'injustice dès la prime enfance, et oui il y a une histoire de vengeance et de survie, et oui il y a des gladiateurs qui voyagent au sein de l'Empire Romain, depuis les contrées barbares de la Britannia (moultes pluies et averses pour les guerriers combattants, et à Londinium notamment), jusqu'à... Pompéi - Italie.

 

On l'aura compris, si le scénario en lui-même ne brille pas par son originalité, certains disent même que scénario il n'y a pas vraiment, et en dépit même de la faiblesse incarnée des personnages qui alimenteront et tenteront de donner vie et chair puis cendres à notre histoire, le film brille, et flambe, et brûle, et explose, et irradie tout du long grâce à l'ampleur et la beauté (oui, oui) des effets spéciaux. Même si le Vésuve, notre personnage principal, n'entre véritablement en scène qu'à la 66° minute (1h06"), la totalité des scènes est portée par un travail cousu main, hautement et bellement pixellisé, du travail d'orfèvre, même si d'aucuns pourront regarder tout cela d'un air las et désabusé tellement cet âge d'or du cinéma que nous vivons depuis ces dix (?) dernières années nous a habitué, depuis Gladiator, en passant par Le Seigneur des Anneaux, jusqu'à Avatar, et sans oublier Pacific Rim et autres Transformers, à des tableaux mouvants hautement dynamiques et tous plus magnifiques les uns que les autres.

 

À la truelle même, le scénario, ce qui n'est pas gênant pour un film pop-corn, et drôle même avec le comportement de ce jeune couple en gestation et formation tout droit venu du XXI° siècle, dans sa façon de parler et de se mouvoir. Mais la photo est belle, les acteurs intelligents et fins, même s'ils n'ont pas grand chose à dire. Et comme s'il fallait amener un peu de drame là-dedans, puisque les habitants de Pompéi ne savent pas du tout qu'ils vivent leurs derniers jours, leurs dernières heures avant que le Vésuve ne leur tombe sur la tête, chacun ici doit se battre pour sa vie, tandis que Kiefer Sutherland en sénateur pas du tout sympathique se bat lui pour la garde de l'héroïne magnifique, aimée (amour partagé ici) par le gladiateur-esclave, et ce jusqu'à la quasiment dernière minute, avec force glaives et course poursuite à cheval et en char au sein même de cendres brûlantes, étouffantes, toutes enveloppantes, mortifères et mortelles à la fin.

 

Mais bref, que cela soit et cela est beau, le Vésuve en furie, nous l'avons dit tout à l'heure. La reconstitution de la ville, la terre qui tremble et se fend en deux, le séisme qui engouffre et le tsunami même qui surgit, les dévalements de lave et les boules de feu qui voltigent dans les airs, la cendre bourgeonnante et en avalanches, le fracas des maisons et des temples, le monde qui disparaît littéralement tout alentour : du grand art et de la belle ouvrage.

 

Un film distrayant, extrêmement bien fait, avec des personnages un peu creux, mais ce n'est pas bien grave.

 

 

 


24/06/2017
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Arte Cinema - ShortCuts

 

Vertigo - Hitchcock

 

 

ShortCuts/ Court-Circuit, est produit par Arte Cinéma,

Et consiste pour un graphiste et un réalisateur à résumer un film en une minute.

On trouve à ce jour 16 vidéos :

 

 Shining

 Blow Out

 L'Effrontée

Le Parrain

Michael Kohlhaas

Le Guépard

2001, L'Odyssée de l'Espace

L'Empire des Sens

Tigre et Dragon

Le Pianiste

Assurance sur la Mort

French Cancan

La Porte du Paradis

Un Homme et une Femme

Le Nom de la Rose

Jour de Fête

 

Enjoy !!!

 

La Chaîne Arte Cinema sur Youtube

La page Arte TV dédiée à la série ShortCuts où l'on trouvera toutes les vidéos, dont par exemple "La Porte du Paradis" ou "French Cancan" non disponibles sur YouTube... :))


22/06/2017
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Sky - Back to the Land

 

 

Diane Kruger est Sky, le ciel qui rejoint et retrouve une terre, un point origine où s'ancrer pour se déployer enfin. Diane Kruger est au centre du film, au centre de l'image et de quasiment chaque plan, est cela est bien. Road-movie, il fallait le dire, déambulation souple et ample dans les ocres du Névada, le cieux orangés, bleus et tintinnabulants, mais les nuits noires aussi où l'on s'égare un instant, en catatonie angoissée, avant de renaître d'abord sous les néons stridents d'un Las Vegas de seconde zone, sans que cela soit jamais déprimant, agressif ni lourdement vulgaire.

 

Sky est un film joué, produit et réalisé par des femmes surtout, celles qui portent et propulsent un monde nouveau, qui racontent les lendemains en perpétuels devenirs et efflorescences. Road-movie et grande quête aussi, l'identité secrète sera amenée et désignée, le nom mystique sera révélé par les gardiens de cette terre du Nevada. Sky tu seras, paysage changeant et en mouvement, car telle est le secret et la vérité murmurées par les ancêtres, les Indiens d'Amérique qui entendent et chantent les pulsations fragiles, ténues et éternelles d'un territoire toujours singulier et vivant.

 

Entends-tu la danse de la lumière tout alentour ? Non, car tu es un homme aigri et frustré, avachi par l'alcool et rongé par les maux de guerres intestines qui n'en finissent pas de broyer ton corps et ton esprit, ne laissant dans le paysage que la trace et les méandres contournés d'une lente suffocation mortifère.

 

En mouvement toujours, Diane Kruger est portée par la caméra aimante de la réalisatrice Fabienne Berthaud qui signe là un film limpide et beau, sans temps morts ni pertes de temps. Comme un aller simple et résolu où il s'agit d'embrasser ciel et terre en trouvant le moyen, les racines et le sens qui permettront à la communauté des humains de conjuguer leurs singularités dans une célébration unifiante. Sans doute l'un des plus beaux rôles, à ce jour, de Diane Kruger.

 


20/06/2017
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